Les législateurs français progressent dans la taxation des Big Tech américaines malgré d’énormes réticences

Martin Goujon

Les législateurs français progressent dans la taxation des Big Tech américaines malgré d’énormes réticences

PARIS — Les législateurs français vont de l’avant avec leur projet de doubler la taxe sur les grandes entreprises technologiques – renonçant à une mesure plus agressive par crainte de provoquer des représailles commerciales américaines.

L’Assemblée nationale française a voté mardi soir en faveur d’une augmentation de la taxe sur les services numériques imposée aux entreprises technologiques, notamment Google, Apple, Meta et Amazon, à 6 pour cent, contre 3 pour cent auparavant.

Le gouvernement français s’y oppose, le ministre de l’Économie Roland Lescure avertissant qu’une taxe « disproportionnée » entraînerait des mesures de rétorsion « disproportionnées ».

Les législateurs avaient initialement poussé à augmenter le prélèvement à 15 pour cent pour riposter à la guerre tarifaire du président américain Donald Trump, suscitant de vives réactions outre-Atlantique. Les industries françaises qui craignent des représailles commerciales ont également appelé à la prudence.

L’amendement doit encore survivre au vote final sur la loi de finances 2026 la semaine prochaine, après quoi il doit être adopté par le Sénat français.

En plus d’augmenter la taxe, la mesure augmenterait le seuil de recettes mondiales de 750 millions d’euros à 2 milliards d’euros – dans le but de protéger les petits acteurs nationaux du champ d’application de la proposition.

« La nouvelle proposition semble cibler exclusivement les entreprises américaines, ce qui entraînera probablement des représailles ayant un impact sur l’économie française dans son ensemble », a déclaré la semaine dernière John Murphy, vice-président senior et responsable international de la Chambre de commerce américaine. « Les têtes plus froides doivent prévaloir. »

« L’objectif de cette taxe n’était en aucun cas de nuire aux Etats-Unis (…) Je le dis aux Américains qui nous écoutent, du moins à l’ambassade », a déclaré mardi le député Charles Sitzenstuhl, du parti d’Emmanuel Macron.

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