Le Premier ministre polonais Donald Tusk a averti que la fin de la guerre russe en Ukraine pourrait conduire à des efforts visant à raviver les liens économiques avec la Russie, notamment le redémarrage du gazoduc controversé Nord Stream 2.
Alors que l’Europe est confrontée à la possibilité de négociations de paix entre la Russie et l’Ukraine, Tusk a décrit les appels des politiciens européens à reconstruire les liens avec Moscou à la fin éventuelle de la guerre comme « une sonnette d’alarme ».
« (Je sais) cela signifie que quelqu’un en Europe veut restaurer Nord Stream 2, faire de bonnes affaires avec le pétrole et le gaz russes, etc », a-t-il déclaré. « Pour moi, c’est toujours comme une sonnette d’alarme », a déclaré Tusk dans une interview au Sunday Times.
Grand gazoduc transportant du gaz de la Russie vers l’Allemagne via la mer Baltique, Nord Stream 2 est décrit par les critiques comme une erreur stratégique et un symbole de l’apaisement de l’Europe envers Moscou.
Le pipeline a explosé en 2022 après le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par le président russe Vladimir Poutine. Un plongeur professionnel ukrainien a ensuite été arrêté pour son implication présumée dans le sabotage.
« Le problème avec North Stream 2 n’est pas qu’il a explosé. Le problème est qu’il a été construit », a écrit Tusk sur les réseaux sociaux X plus tôt ce mois-ci.
Dans l’interview du Sunday Times, Tusk a déclaré qu’une décision d’un tribunal polonais bloquant une demande d’extradition allemande pour l’un des suspects du sabotage du Nord Stream signifiait que l’Ukraine avait le droit d’attaquer des cibles liées à la Russie partout en Europe.
Le dirigeant polonais a également fustigé la complaisance de l’Europe et sa sous-estimation constante des menaces expansionnistes de Poutine. « Nous parlons de la fin de l’ère des illusions en Europe – trop tard, j’en ai peur. Trop tard pour être bien préparé à toutes les menaces, mais pas trop tard pour survivre », a déclaré Tusk.
Toujours dans l’interview, Tusk a décrit la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE comme « l’une des plus grandes erreurs de notre histoire (européenne commune) » – 10 ans après la tentative malheureuse du Premier ministre britannique David Cameron d’utiliser le référendum sur le Brexit comme levier pour obtenir des concessions de l’UE.
« Et aujourd’hui, je pense que c’est beaucoup plus visible », a déclaré Tusk, qui était alors bien ancré dans la première phase des négociations sur le Brexit en tant que président du Conseil européen.
« Surtout après le Brexit, les Polonais ont réalisé que la situation objective au Royaume-Uni n’est pas bien meilleure qu’en Pologne. Je sais aussi que les Britanniques commencent à quitter le Royaume-Uni et à commencer leur vie ici en Pologne », a-t-il déclaré.
