Rouler sur nos routes, c’est parfois un peu comme jouer à cache-cache… avec des radars. Mais le jeu risque de changer, car d’ici la fin de l’année, près de 450 radars invisibles sillonneront la France, prêts à surprendre (et à flasher) les automobilistes. Que faut-il savoir sur cette vague de radars mobiles-mobiles et surtout, qu’est-ce qui pourrait vraiment changer pour ceux qui aiment la route un peu trop vite ? On vous dit tout, sans détour ni embuscade.
Radars mobiles-mobiles : des fantômes sur nos routes
Les radars mobiles-mobiles, ça ne vous dit rien ? Pourtant, ils sévissent déjà depuis 2013. Ces dispositifs, installés dans des voitures banalisées, sont capables de contrôler la vitesse tout en circulant – pratique pour surprendre même le plus attentif des conducteurs. On les retrouve partiellement opérés par des sociétés privées, ce qui renforce la méfiance de nombreux usagers. Beaucoup dénoncent leur côté difficile à repérer, voire carrément « piégeur ». Autrement dit, pour l’automobiliste lambda, impossible (ou presque) de les identifier à l’œil nu.
Mais voilà qu’une nouvelle proposition à l’Assemblée nationale pourrait bien bouleverser la donne.
Objectif 450 radars d’ici fin 2024 : la chasse s’intensifie
Le gouvernement ne s’en cache pas : il veut muscler le dispositif. Son intention est claire et affichée :
- Déployer plusieurs centaines de véhicules capables de mesurer la vitesse en roulant
- Sanctionner automatiquement les infractions qu’ils détectent
Ce parc automobile devrait atteindre près de 450 exemplaires d’ici la fin de l’année. De quoi donner quelques sueurs froides aux amateurs de la pédale lourde !
Le secret de leur efficacité ? Un anonymat presque total, puisqu’ils se fondent parfaitement dans la circulation ordinaire. Ce qui inquiète, et on peut comprendre, de nombreux conducteurs. Pour certains, ces radars ressemblent plus à de véritables machines à contraventions qu’à de réels outils de prévention pour la sécurité routière…
Des radars (enfin) identifiables ? La proposition qui fait débat
Estimant que l’opacité de ces véhicules pose problème, une quarantaine de députés a récemment mis sur la table un projet de loi. Leur idée :
- Appliquer aux radars mobiles le même principe qu’aux radars fixes, c’est-à-dire un signalement clair et visible
Concrètement, ces voitures-radar pourraient se retrouver marquées d’inscriptions visibles directement sur la carrosserie. Objectif affiché : remettre la prévention au cœur du dispositif, et rappeler que la sécurité routière n’est pas censée être une question de piège financier.
Les élus mettent aussi le doigt sur certaines pratiques jugées douteuses, employées par des sociétés privées chargées de faire fonctionner ces radars mobiles. Parmi les reproches : rouler volontairement un peu en dessous de la vitesse limite pour inciter les autres à dépasser… et à tomber dans le filet. Résultat ? On ne gagne pas forcément en sécurité, mais les PV, eux, continuent de pleuvoir.
Sanction ou prévention ? Un équilibre difficile à trouver
Pour l’instant, la proposition de rendre les radars mobiles-mobiles identifiables n’est pas encore actée. Le débat reste vif et met en lumière une vraie tension entre deux visions :
- L’exigence de sécurité routière, indiscutable dans un pays où la vitesse excessive reste l’une des premières causes d’accidents mortels (merci l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière pour le rappel).
- La crainte d’un système jugé trop répressif, où les automobilistes ont parfois l’impression de se faire piéger plus que protéger.
Dans cette bataille entre sanction et prévention, le juste équilibre reste, pour l’instant, un beau projet.
En attendant, un conseil de routier averti : gardez l’œil (et le pied) léger, car l’invisible est peut-être déjà sur votre trajectoire. La route, elle, mérite toujours qu’on la respecte… et c’est encore plus vrai quand elle est truffée de radars camouflés !



