Agression homophobe à Paris : la gérante d'un institut de beauté brule à vie un jeune homme de 27 ans, "un acte barbare"

Jean Delaunay

Agression homophobe à Paris : la gérante d’un institut de beauté brule à vie un jeune homme de 27 ans, « un acte barbare »

Le 18ᵉ arrondissement de Paris a été le théâtre d’un drame d’une rare violence. Ce qui aurait dû être un moment ordinaire de soin personnel s’est transformé en cauchemar pour Julien, 27 ans.

Victime d’une agression homophobe d’une brutalité inouïe dans un institut de beauté, il porte désormais à vie les stigmates physiques et psychologiques de cet acte barbare. Nous avons pu échanger avec son frère, Mathis. Son histoire a bouleversé l’opinion publique et relancé un débat de fond sur l’homophobie en France.

Un rendez-vous qui tourne au drame

Julien, jeune homme de 27 ans, s’était rendu dans un salon de beauté parisien, connu sous le nom de Glow House. Ce jour-là, il souhaitait simplement bénéficier d’une prestation esthétique, une pose d’ongles comme tant d’autres clients. Dès son arrivée, il remarque une atmosphère hostile. La gérante et certaines employées échangent des regards appuyés, des rires moqueurs, avant que ne fusent les premiers propos injurieux : « sale gay », « sidaïque », « tu n’as rien à faire ici ».

Julien, déjà fragilisé par les discriminations vécues dans sa vie quotidienne, tente de garder son calme. Mais l’acharnement verbal continue. Les insultes se multiplient, l’humiliant devant d’autres clients présents dans l’institut.

Face à cette violence verbale, il décide de sortir son téléphone pour filmer la scène. C’est à ce moment précis que tout bascule. La responsable du salon, excédée d’être filmée, s’empare d’une cuillère contenant de la cire bouillante utilisée pour l’épilation et, dans un geste de rage, la projette directement au visage du jeune homme.

La cire bouillante, une arme redoutable

La cire à épiler est chauffée à plus de 80 °C pour rester malléable et adhérer à la peau. Jetée sur le visage de Julien, elle provoque immédiatement des brûlures thermiques graves, se collant à l’épiderme et continuant d’agir par conduction thermique. Les cris de douleur résonnent dans le salon. Des témoins horrifiés assistent à la scène, impuissants.

L’un des clients appelle immédiatement les secours. Julien est transporté en urgence à l’hôpital. Le diagnostic est terrible : brûlures profondes sur une partie importante du visage, paupières atteintes, cornées endommagées. Les médecins craignent une perte partielle, voire totale, de la vue. À seulement 27 ans, sa vie bascule brutalement.

Les séquelles physiques et psychologiques

Les brûlures au visage sont parmi les plus douloureuses et les plus difficiles à traiter. Julien subit plusieurs interventions chirurgicales pour tenter de sauver ses yeux et limiter les cicatrices. Son visage reste marqué par des plaies profondes, nécessitant un suivi médical long et éprouvant.

Mais au-delà de la souffrance physique, c’est aussi le traumatisme psychologique qui s’impose. Être agressé en raison de son orientation sexuelle, dans un espace censé être sûr et neutre, laisse une blessure invisible mais profonde. Julien confie à ses proches ne plus oser sortir seul, craindre les regards et revivre sans cesse l’instant où la cire brûlante a frappé son visage.

Un crime homophobe caractérisé

La plainte déposée par Julien est sans équivoque : violences volontaires aggravées à caractère homophobe. En droit français, la circonstance aggravante d’homophobie alourdit les peines encourues, reconnaissant que ces actes visent non seulement une personne mais l’ensemble d’une communauté.

L’utilisation d’un produit brûlant comme une arme renforce également la gravité des faits. La justice devra se prononcer sur une tentative d’homicide ou, à tout le moins, sur des violences avec préméditation, puisque la responsable a choisi d’utiliser un instrument dangereux contre une victime vulnérable.

L’indignation générale

Très vite, l’affaire dépasse le cadre local. Les associations de défense des droits LGBT+ s’emparent du sujet et dénoncent un acte « barbare » et « indigne ». Pour elles, cette attaque rappelle que l’homophobie n’est pas un souvenir du passé mais une réalité quotidienne, même au cœur de la capitale française.

Sur les réseaux sociaux, des milliers d’internautes expriment leur colère et leur solidarité avec Julien. Le mot-dièse #JusticePourJulien circule massivement, accompagné d’appels au boycott du salon Glow House. Plusieurs personnalités politiques et artistiques affichent également leur soutien, réclamant des sanctions exemplaires.

Un climat homophobe persistant

Les statistiques officielles confirment la persistance, voire l’aggravation, des violences homophobes et transphobes en France. Entre 2023 et 2024, les signalements d’agressions ont augmenté de près de 30 %. Mais ces chiffres ne reflètent qu’une partie de la réalité : beaucoup de victimes choisissent de ne pas porter plainte, par peur des représailles ou par manque de confiance dans les institutions.

Ce drame illustre parfaitement la mécanique de la haine : des insultes banalisées qui dégénèrent en violences physiques. Il rappelle également la nécessité de former les professionnels, qu’ils soient commerçants, enseignants, policiers ou soignants, à reconnaître et condamner fermement les comportements discriminatoires.

Le rôle des témoins

Dans cette affaire, le rôle des témoins a été crucial. C’est grâce à l’appel rapide d’un client que Julien a pu être pris en charge sans délai par les secours. Plusieurs témoins ont également confirmé la teneur homophobe des propos tenus avant l’agression. Leur témoignage pourrait être déterminant pour établir la circonstance aggravante devant la justice.

Cependant, certains s’interrogent : pourquoi personne n’est intervenu physiquement pour empêcher la responsable de lancer la cire ? Cet épisode met en lumière la difficulté de réagir face à la violence soudaine, mais aussi l’importance de développer des réflexes de solidarité et de protection dans l’espace public.

Une affaire symbolique

Au-delà du drame individuel, cette agression symbolise la fragilité des acquis en matière d’égalité et de respect. Dans un pays qui se veut défenseur des droits humains, un jeune homme est brûlé au visage pour son orientation sexuelle, en plein Paris, en 2025.

Ce fait divers devient un révélateur : malgré les lois, malgré les campagnes de sensibilisation, malgré les marches des fiertés, la haine persiste. Elle se loge parfois dans des détails du quotidien, parfois dans des explosions de violence. Elle nous rappelle que la tolérance et l’égalité ne sont jamais acquises mais doivent être défendues jour après jour.

L’appel à l’action

Face à ce drame, la question se pose : que faire ? Les associations appellent à une réaction forte à plusieurs niveaux :

  1. Judiciaire : que la justice reconnaisse la gravité des faits et applique les sanctions les plus lourdes prévues par la loi.
  2. Politique : que les pouvoirs publics renforcent la lutte contre les discriminations et apportent un soutien concret aux victimes.
  3. Sociétal : que chacun refuse la banalisation des insultes homophobes, qui constituent souvent la première étape vers la violence.

Mais au-delà des institutions, il appartient aussi aux citoyens de se mobiliser. Une manière simple et efficace de manifester son indignation est de laisser un avis négatif sur la page Google du salon Glow House. Ce geste, accessible à tous, permet de dénoncer publiquement l’agression et de rappeler que l’homophobie n’a pas sa place dans un commerce.

Conclusion : un combat à poursuivre

Julien, 27 ans, restera marqué à vie par cette agression. Mais son histoire doit servir d’électrochoc. Elle doit rappeler que la lutte contre l’homophobie n’est pas terminée, qu’elle exige vigilance, solidarité et courage.

En exprimant notre soutien à Julien et en condamnant fermement le salon Glow House, nous affirmons que la haine n’a pas sa place dans notre société. Chacun peut agir, même par un geste simple comme un avis en ligne, pour dire haut et fort : nous refusons l’intolérance, nous défendons la dignité humaine.

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