An Israeli tank maneuvers in northern Israel near the Israel-Lebanon border, 30 September 2024

Jean Delaunay

Une guerre plus large au Moyen-Orient pourrait avoir de graves implications pour l’UE et l’Europe, prévient un analyste

Bien que de nombreux pays croient encore qu’une solution diplomatique pour mettre fin au conflit est réalisable, jusqu’à présent, les efforts diplomatiques visant à apaiser les tensions n’ont pas abouti à des résultats concrets.

La crise qui s’aggrave de plus en plus au Moyen-Orient polarise davantage l’Europe et le monde, préviennent les experts, et une guerre régionale plus large pourrait avoir des implications massives pour l’UE et le continent dans son ensemble.

Le professeur Luigi Narbone, ancien ambassadeur de l’UE en Arabie Saoudite et dans les pays du Golfe, estime que les États membres du bloc paient le prix d’être trop divisés sur la question.

Cet avertissement intervient alors que les dirigeants du G7 ont appelé à une désescalade et à une diminution des tensions le long de la frontière israélo-libanaise lors d’une conférence téléphonique mercredi, au cours de laquelle ils ont discuté des combats et de l’aggravation de la crise.

« Nous ne devons pas sous-estimer que, notamment dans les régions du sud du monde, la perception est que l’Europe a adopté deux poids, deux mesures », a déclaré Narbone.

« D’un côté, il y a la condamnation du président russe Vladimir Poutine ; de l’autre, une attitude ambivalente à l’égard d’Israël et du conflit au Moyen-Orient. »

Ce double standard est très préjudiciable à la crédibilité de l’UE et à la défense des valeurs fondamentales, a déclaré Narbone.

«Le manque de stabilité dans la région pourrait affecter le rôle de la Russie en Syrie et avoir des répercussions sur l’économie. Résoudre la crise est crucial pour l’Europe, et cela est directement lié aux flux migratoires des personnes fuyant les zones touchées par la guerre dans la région », a souligné l’ancien ambassadeur de l’UE.

Le gouvernement italien, qui assure la présidence du G7, souhaite que le Conseil de sécurité des Nations Unies envisage de renforcer le mandat de mission de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) et d’étendre ses pouvoirs et responsabilités.

Dans le même temps, la FINUL a déclaré qu’elle resterait en place malgré les derniers développements.

Dans un communiqué publié mardi, la mission de l’ONU a déclaré que tout passage vers le Liban viole la souveraineté libanaise.

Bien que de nombreux pays croient encore qu’une solution diplomatique pour mettre fin au conflit est réalisable, jusqu’à présent, les efforts diplomatiques visant à apaiser les tensions n’ont pas abouti à des résultats concrets.

Israël a lancé mardi une incursion terrestre au Liban. Depuis lors, ses forces se sont affrontées avec les militants du Hezbollah dans une étroite bande le long de la frontière, et Tsahal a lancé plusieurs frappes aériennes meurtrières pour renforcer la campagne.

Une série d’attaques avant l’incursion a tué certains des membres clés du groupe, dont le leader de longue date Hassan Nasrallah.

Les autorités libanaises affirment qu’environ 1,2 million de personnes ont été déplacées et plus de 1 300 tuées jusqu’à présent, selon les autorités sanitaires.

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