
Extrait de L’euro, les banquiers et la mondialisation : l'arnaque du siècle, par Nicolas Dupont-Aignan
Dans son dernier livre : - L’euro, les banquiers et la mondialisation : l'arnaque du siècle - , le député Nicolas Dupont-Aignan démontre que l'euro est une monnaie génétiquement conçue contre les peuples et au service des banquiers, instrument d'une oligarchie mondialiste qui cherche à imposer son pouvoir contre les démocraties nationales.
"LE CHOIX DE LA LIBERTE
Il est temps de sortir l’euro. Oui, « sortir l’euro », et non sortir « de » l’euro, nuance. Ce n’est pas la France qui doit sortir de l’euro, car nous ne sommes pas une province de l’euro, de même que nous ne sommes pas une plate-forme logistique de l’Asie ni une nouvelle étoile au drapeau américain. C’est l’euro qui doit sortir de la France. Et de l’Europe. Comme un outil mal conçu et qui a mal servi. Comme un joueur qui a mal joué et qui ne sait pas marquer des buts.
(…) Par sa dernière remarque, le ministre a quelque peu détendu une atmosphère pesante.
« Place aux questions! » lance-t-il pour conclure. Face à lui, les journalistes s’animent et les questions s’enchaînent.
C’est le rédacteur en chef d’un magazine libéral en vue, dont on ne sait dire s’il est de droite ou de gauche, qui démarre :
La sortie de l’euro n’est prévue nulle part dans les traités, et vous organisez un référendum et aujourd’hui une conférence de presse annonçant benoîtement que l’euro c’est fini ! Savez-vous que c’est illégal ?
La salle s’esbaudit : il va y avoir de la boxe ! Très sobre, le ministre répond :
« Tout d’abord, le retour aux monnaies nationales n’est pas quelque chose de nouveau et nous avons plusieurs précédents en Europe avec l’ancienne Tchécoslovaquie, la Yougoslavie, l’URSS. Dans ces trois anciens pays, la création de nouveaux pays s’est accompagnée d’une dissolution des unions monétaires précédentes. Nous pouvons donc nous documenter sur des cas concrets qui, rassurons-nous, n’ont pas été si compliqués!
S’il est vrai que les traités européens ne prévoient pas la sortie de l’euro, n’oubliez pas la convention de Vienne, que la France peut bien invoquer. Et je vous ferai cependant cet aveu : légal ou illégal, la France doit se souvenir que rien, aucun traité, ne saurait être mis au-dessus de la souveraineté nationale – exprimée par excellence par le référendum – ni au-dessus de l’intérêt supérieur de la nation. Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes pourrait-il être invoqué par toutes les nations du monde à l’exception de la nôtre ? Aujourd’hui, c’est le franc qui est légitime en France ! »
Assis au premier rang, Anatole Duvauchel, un chroniqueur de radio bien connu, qui depuis quarante ans sautille sur sa chaise devant son micro, se trompant avant chaque échéance électorale, ne cache pas son accablement et prend la parole à son tour :
L’euro nous a protégés de la crise. Avez-vous mesuré le risque immense que vous faites prendre à notre économie en l’isolant du reste de l’Europe ?
« Faisons d’abord un sort à l’argument selon lequel les effets de la crise auraient été bien pires sans l’euro. D’abord, personne n’en sait rien puisqu’il est impossible de savoir quelle aurait été la trajectoire des économies
européennes depuis vingt ans sans l’euro ! Cela suppose de reconstituer de manière fictive une vingtaine d’années d’histoire économique qui n’a pas eu lieu, ce qui est parfaitement impossible. La seule chose que l’on puisse dire, c’est que notre monnaie moins chère aurait amorti la crise, rendant bien service à notre industrie. Ce dont on est sûr, c’est la désindustrialisation et le chômage de masse que nous a infligés l’euro, prenant le relais de la
politique du franc fort. Cela, c’est la réalité, pas la fiction !
Tordons le cou, ensuite, à l’autoflagellation de ceux qui pensent que la France s’isole en Europe. La Grande-Bretagne, de taille comparable, la Suède et le Danemark, plus petits que nous, sont-ils isolés ? Ils ne sont pas morts apparemment sans l’euro. Savez-vous que la Suède a enregistré une croissance de 4 % en 2010, ce qui prouve bien qu’il nous est tout à fait possible d’en faire autant ? Bien sûr, une fois libérés de l’euro, tout reste encore à faire: la situation difficile de la Grande-Bretagne, qui aurait été bien pire avec l’euro et celle, beaucoup plus enviable, de la Suède, rappellent que l’exercice de la liberté, s’il est toujours préférable à la dépendance, nécessite de faire preuve d’audace, d’intelligence, de pragmatisme et d’imagination. Ceux qui ont fait ramer la France et l’Europe depuis vingt ans sur les rails uniques de la monnaie du même nom, ont depuis longtemps oublié ce que signifient ces mots, mais je suis certain que nos concitoyens, pour peu qu’ils l’osent, en retrouveraient vite le goût. »
(…)
Soudain, l’animatrice connue de l’émission de télévision politique « à vous de convaincre » se lève. Grand silence dans la salle. La célèbre Yvette Chamot, oubliant comme d’habitude l’impartialité qui sied aux bons journalistes, dit au ministre :
Et les épargnants français, vous en faites quoi ? Vous allez les spolier ?
« De quels épargnants parlez-vous ? Les plus riches, qui vivent à Bruxelles et Genève et qui regretteront tant le président Sarkozy, ou les millions d’épargnants français qui aiment leur pays et veulent participer à son redressement ?
N’oubliez jamais, Madame Chamot, que les épargnants sont aussi et encore bien souvent des actifs. Ils verront leur perspective de revenu du travail compenser largement ce moindre enrichissement par la monnaie.
Quant aux retraités, ils ne pourront pas pâtir d’une embellie économique générale, qui allégera leurs charges vis-à-vis d’enfants qu’ils entretiennent parfois à bout de bras et offrira les marges aujourd’hui manquantes pour le financement des retraites. C’est toute la société, à tous ses étages et dans toutes ses générations, qui bénéficiera d’un mieux-être matériel qui fait aujourd’hui défaut à l’immense majorité. Sans compter les bénéfices en cascade et de toute nature à attendre d’une société rendue tout à coup dynamique, confiante, habitée par la construction de l’avenir plutôt que la gestion de la pénurie présente ! »
La salle s’est déridée."
NDA
Extrait de L’euro, les banquiers et la mondialisation : l'arnaque du siècle