
Reuters/JDD
Ce qu'il faudrait faire
Un plan de relance de 500 milliards d’euros sur deux ans semble le minimum pour sortir l’Europe de l’ornière, sans même parler du besoin de démonter la monnaie unique pour que chaque pays ait une monnaie adapté à son économie. Pour l’instant, Arnaud Montebourg continue à défendre les idées protectionnistes sur les plateaux. En outre, la présence de plusieurs opposants au traité constitutionnel européen peut faire espérer certains.
Un plan de relance de 500 milliards d’euros sur deux ans semble le minimum pour sortir l’Europe de l’ornière, sans même parler du besoin de démonter la monnaie unique pour que chaque pays ait une monnaie adapté à son économie. Pour l’instant, Arnaud Montebourg continue à défendre les idées protectionnistes sur les plateaux. En outre, la présence de plusieurs opposants au traité constitutionnel européen peut faire espérer certains.
C’est ainsi que Coralie Delaume a signé deux papiers où elle explique pourquoi elle pense que François Hollande pourra réorienter l’Europe. Et il faut dire que le contexte semble favorable à un assouplissement de l’austérité, entre une Grèce au bord de la rupture, des dirigeants européens plus attentifs à la croissance, et la défaite de la CDU dimanche dernier dans l’Etat le plus peuplé d’Allemagne avec la victoire des socio-démocrates, plus ouverts à ces idées.
Cependant, il ne faut pas surestimer les chances d’un changement. Le SPD a conservé un Etat qu’il dirigeait déjà, avec une équipe populaire et un adversaire CDU qui a fait des bourdes pendant la campagne. La gestion européenne d’Angela Merkel n’était pas en cause dimanche et elle est appréciée outre-Rhin. Ensuite, c’est une chose de parler de croissance et d’avoir un agenda, c’en est une autre de mettre en place des mesures concrètes, fortes et rapides.
Mais c’est l’excellent Frédéric Lordon qui est le plus sévère avec les socialistes : « Intrat Lionel Jospin, élu non seulement par la disgrâce de Chirac (Alain Juppé) mais aussi pour avoir tenu le discours susceptible de rencontrer les attentes populaires, à savoir : arrêt des privatisations, notamment celle de France Télécom, et engagement solennel à ne valider le Traité d’Amsterdam qu’à satisfaction de trois conditions catégoriques. Comme on sait France Télécom finira privatisée. Quant aux trois conditions sine qua non, il ne faudra pas quinze jours pour qu’elles soient abandonnées à quelques oblats rhétoriques qui n’engagent à rien, le « pacte de stabilité » devenant « pacte de stabilité et de croissance », avec les mirifiques effets que l’on sait. (…) la signature des accords européens de Barcelone ouvrant à la concurrence les services publics de l’énergie, des transports et du courrier, et il s’en trouve encore pour s’étonner rétrospectivement que Jospin se soit fait sortir, et surtout de s’être retrouvés avec le FN au second tour… ».
Frédéric Lordon se fait saignant sur François Hollande en parlant de « ses maigrelets engagements », rappelle son voyage à Londres pour rassurer les milieux financiers, ainsi que les déclarations de Michel Sapin au Financial Times. Il conclut : « les socialistes font savoir que la verroterie avec laquelle on les achète est toujours aussi modique : comme en 1997, des mots suffiront ». Pour lui, « la croissance (va) rejoindre en mots toutes les dispositions qui la tuent en fait ».
Laurent Pinsolle
http://www.gaullistelibre.com/